Combien de carpes asiatiques le MPO at-il attrapé la semaine dernière?
Nombre de carpes asiatiques capturées sur les sites de surveillance:
Carpes asiatiques dans les Grands Lacs
Depuis 2012, 25 carpes de roseau ont été capturées dans les eaux canadiennes des lacs Huron, Ontario et Érié, mais la plupart étaient triploïdes (stériles). L’analyse des isotopes de l’oxygène indique que ces individus proviennent probablement de sites d’aquaculture des États-Unis. À ce jour, aucune carpe argentée ni carpe noire n’a été trouvée dans les Grands Lacs.
Très envahissantes, les carpes asiatiques menacent les écosystèmes indigènes dans lesquels elles sont introduites. Trois de ces espèces (la carpe à grosse tête, la carpe de roseau et la carpe argentée) constituent une préoccupation immédiate, compte tenu de la proximité des Grands Lacs. Elles vivent actuellement dans des voies navigables des États-Unis, dont les cours moyen et inférieur de la rivière Illinois ainsi que le cours supérieur de la rivière Illinois et le réseau de voies navigables de la région de Chicago, tous directement liés au bassin des Grands Lacs. Cette proximité pourrait permettre à ces carpes envahissantes de se propager dans les Grands Lacs, à moins que des mesures efficaces ne soient prises afin que cela ne se produise pas.
En 2002, des barrières électriques ont été installées dans une des voies navigables de Chicago pour empêcher le gobie à taches noires de pénétrer dans le bassin versant du fleuve Mississippi depuis les Grands Lacs. Elles servent désormais également à empêcher les carpes à grosse tête (carpe à grosse tête et carpe argentée) de pénétrer dans les Grands Lacs.
Échantillonnage
Au Canada, les équipes du programme sur la carpe asiatique de Pêches et Océans Canada (MPO) visitent 34 emplacements dans les lacs Érié, Huron, Ontario et Supérieur pour mener des échantillonnages de détection précoce. Ces emplacements ont été sélectionnés en fonction de modèles de prévision selon lesquels on y trouvait des habitats convenant aux carpes asiatiques.
L’échantillonnage est effectué au moins une fois par an à chaque endroit; pour ce qui est des endroits qui, selon les modèles écologiques, présentent le plus haut risque d’invasion, on procède de nouveau à l’échantillonnage, pour un maximum de trois fois, de mai à novembre. Le nombre de sites d’échantillonnage à chacun des endroits varie selon leur superficie et les types d’habitat présents. Des équipes pratiquent la pêche à l’électricité en bateau et utilisent des filets maillants, des trémails, des verveux, des filets-trappes et des sennes bourses. Des pièges lumineux pour les larves et des filets de type Bongo ont été ajoutés à la liste d’équipement pour effectuer des échantillons de larves de poisson et d’œufs. Tous les poissons recueillis à chaque site sont identifiés, comptés, mesurés et retournés dans les eaux d’où ils proviennent. Toute carpe asiatique découverte est retirée de l’eau et envoyée au laboratoire pour faire l’objet d’une analyse plus approfondie. Lorsqu’une carpe asiatique est capturée, Pêches et Océans Canada passe immédiatement aux protocoles d’intervention. L’intervention exige la mise sur pied d’une structure de commandement d’intervention et l’analyse des carpes asiatiques capturées afin de déterminer le type d’intervention requis. Dans certains cas, une intervention opérationnelle est requise et axée de façon intensive sur la capture des carpes asiatiques qui pourraient se trouver à proximité des endroits où a eu lieu la détection initiale; l’échantillonnage du reste de la communauté de poissons n’est pas effectué.
Équipement de surveillance
Divers outils d’échantillonnage et d’élimination permettent de réaliser les objectifs décrits plus haut. Parmi ces outils, il y a le matériel d’échantillonnage traditionnel : pêche à l’électricité, trémail, filets maillants, verveux, filets-trappes, chaluts, pièges lumineux, filets de type Bongo et sennes. D’autres techniques ont démontré leur efficacité ailleurs et font l’objet de recherches afin de déterminer leur utilisation future : les appareils de détection sonore et d’imagerie de haute technologie (télémétrie sonore et hydroacoustique, sonar DIDSON, sonar à balayage latéral); et les techniques de conception nouvelle ou d’avant-garde (ADN environnemental, canons à eau, obstacles chimiques, appâts alimentaires). Les pesticides chimiques (roténone) peuvent également constituer un outil à prendre en compte dans le futur.
Pêche à l'électricité
La pêche à l’électricité désigne en général un processus qui consiste à établir un champ électrique dans l’eau afin de commotionner les poissons et de les capturer. Lorsqu’ils sont exposés au champ, la plupart des poissons sont attirés vers l’anode (source du courant); ils nagent vers celle-ci lorsque la densité du champ électrique augmente. Quand ils se trouvent tout près de l’anode, ils sont immobilisés et flottent à la surface, où ils sont recueillis. On peut donc déterminer leur quantité, leur densité et la composition des espèces. Trois types d’appareils sont généralement employés pour la pêche à l’électricité : les appareils portatifs, les appareils installés sur les rives des cours d’eau et les bateaux.
La pêche à l’électricité est un outil important d’échantillonnage des poissons et figure parmi les outils les plus fréquemment utilisés par le MPO. Elle sert à surveiller les carpes asiatiques adultes et juvéniles ainsi que les jeunes carpes de l’année dans des sites fixes et sélectionnés au hasard partout dans les Grands Lacs et les bassins versants du fleuve Mississippi, et dans le cadre d’activités de surveillance intensive et de mesures d’entretien des barrières faisant partie de l’intervention et de la planification.
Trémails
Les trémails à grandes mailles (un type de filet maillant) sont souvent utilisés en combinaison avec la pêche à l’électricité dans le cadre de mesures de surveillance et de retrait ayant lieu dans des sites fixes au Canada, dans le réseau de voies navigables de la région de Chicago, dans le cours inférieur de la rivière Des Plaines et dans le cours supérieur de la voie navigable Illinois. Ces filets, qui ciblent les carpes asiatiques juvéniles de grande taille et adultes, sont généralement utilisés dans les eaux littérales ou du large plus profondes et à lent débit. Les dimensions de ces filets varient selon les besoins, allant de 2 à 5 mètres de hauteur et de 90 à 500 mètres de longueur. Des filets de conception nouvelle seront intégrés aux activités d’échantillonnage dès qu’ils seront disponibles.
Verveux et filets-trappes
Ces outils permettent de piéger les poissons dans des filets. Les poissons entrent dans l’engin passif par les étranglements, appelés tunnels ou entonnoirs. Le maillage peut varier afin de cibler des poissons de différentes tailles. En ce qui concerne les verveux, leurs structures peuvent être rondes, en forme de D ou carrées, et sont habituellement faites de tubes d’aluminium. Les tunnels sont des cônes maillés fixés à une paire de verveux, de façon que lorsque le filet est installé et que les verveux sont séparés, l’extrémité étroite du tunnel pointe vers l’arrière. Les verveux peuvent être séparés par des barres d’écartement qui y sont fixées, ou par une extension du filet entre des points fixes. Ces filets peuvent être déployés dans des eaux plus profondes à débit moyen à rapide.
Certains verveux sont dotés d’ailes et de ralingues. Les ailes sont faites de courtes mailles et sont dotées d’une ralingue supérieure et d’une ralingue inférieure attachées aux marges latérales du premier verveux et qui prolongent le plan longitudinal du piège.
Le filet-trappe est semblable au verveux en ce sens qu’il est muni d’ailes, qu’une ralingue y est fixée et qu’il comprend un ou plusieurs tunnels par lesquels entrent les poissons; il n’a toutefois pas de structure rigide et est généralement plus grand.
Sennes bourses
Une senne bourse consiste en un tronçon à petites mailles tendues entre une ralingue à flottabilité positive et une ralingue à flottabilité neutre; on la tire dans l’eau pour entourer les poissons. Un sac fait des mêmes mailles qui se prolonge à l’arrière du filet est intégré au point central, de manière à ce que les poissons y entrent lorsque le filet est tiré vers l’avant. La description d’une senne comporte habituellement sa longueur, sa profondeur, les dimensions du sac, le maillage et le matériau. La flottabilité et le poids sur les ralingues supérieure et inférieure sont parfois indiqués. Les sennes bourses peuvent être utilisées lors de la pêche à gué (en marchant) ou depuis un bateau. On appelle habituellement « trait » le déploiement et la récupération d’une senne bourse. Selon la technique la plus simple, deux personnes marchent parallèlement dans l’eau en tenant la senne de façon qu’elle forme un U derrière eux. On peut également utiliser la senne en gardant fixée l’une de ses extrémités et en déployant le filet en demi-cercle, à gué ou depuis un bateau. On recueille la senne bourse ainsi lancée en joignant les deux extrémités de celle-ci et en tirant le filet vers l’avant afin que les poissons entourés se retrouvent dans le sac.
En général, une senne bourse n’est employée que dans des eaux dont la profondeur est inférieure à la moitié ou aux deux tiers de sa propre profondeur, afin que la ralingue inférieure demeure au fond et que la ralingue supérieure reste en surface lorsque le filet est tiré vers l’avant. Le processus de pêche au filet s’effectue plus facilement lorsque le fond est lisse et dépourvu de débris et d’obstacles. En effet, la senne peut rester accrochée à des roches ou à des rondins, entre autres, et souvent, on ne peut la dégager qu’en tirant le filet vers l’arrière depuis l’objet en question. Les sennes sont utilisées pour cibler les carpes asiatiques juvéniles
Filets maillants
Les filets maillants sont constitués de mailles qui forment des ouvertures carrées, et qui sont attachées à une ralingue à flottabilité positive sur le dessus (souvent appelée ralingue supérieure) et à une ralingue à flottabilité neutre en dessous (souvent appelée ralingue inférieure ou ralingue plombée, parce qu’on utilise habituellement ce matériau plus lourd pour la maintenir). En général, ils s’étendent entre deux points fixes : on attache l’une des extrémités à un objet immobile comme une ancre ou un arbre qui se trouve sur le littoral, puis on s’éloigne de ce point tout en étendant le filet. Une fois qu’on a atteint l’autre extrémité du filet, on l’attache aussi à un objet immobile, puis on laisse le filet en place pour capturer les poissons lorsqu’ils y entrent. Les poissons sont capturés dans les filets maillants quand ils sont coincés dans les ouvertures que forment les mailles ou quand ils s’y enchevêtrent. La taille des ouvertures, à savoir le maillage, est donc un paramètre essentiel de l’efficacité. Les très grands maillages sont habituellement utilisés pour éviter les prises accessoires d’espèces indigènes non ciblées.
Filets de type Bongo et pièges lumineux pour les larves
Il n’existe pas de preuve de frai d’une espèce de carpe asiatique dans les eaux canadiennes; cependant, le MPO déploie deux types d’engins conçus pour détecter les œufs et les larves de poissons à titre de précaution.
Les filets de type Bongo sont constitués de deux cadres circulaires ouverts qui comportent chacun un filet de forme conique à maillage fin et un récipient de collecte fixé à chaque extrémité. Le filet est dragué horizontalement juste sous la surface de l’eau afin de recueillir les œufs semi-flottants emportés par le courant (p. ex. des œufs de carpes asiatiques). Cette technique d’échantillonnage pourrait également capturer des larves de poissons.
Les pièges lumineux pour les larves consistent en des enceintes en plexiglas dotées d’un plateau de collecte au fond et d’une partie supérieure flottante. Une lumière blanc éclatant est émise depuis le milieu du piège pour attirer les larves de poissons. Ces pièges sont installés pendant la nuit, généralement par incréments d’une heure. Chaque unité est petite et peut donc être placée dans tout type d’habitat (p. ex. végétation aquatique, débris ligneux grossiers, ou en eaux libres). Ils sont généralement installés dans une zone humide à proximité des embouchures, dans lesquelles les larves de carpe asiatique sont susceptibles d’éclore.